Ballade sur l'Aussou                        

Dès le moulin de Fabre

bien emmitouflé d'arbres,

glisser, légers,

kayak ou canoé,

sur ce cours d'eau paisible,

à tendance irascible,

lors des inondations.

À rames papillonnes,

ou à gaules brouillonnes,

sinuer, sous des ornes dont la présence

et l'ancienne pétulance

créèrent Ornaisons.

Nous évader ainsi,

à mille lieues d'ici,

dans un parcours mythique

d'un fleuve d'Amérique

alors que nous pagayons ou pêchons

non loin de nos maisons.

Richesse d'une vie

que la nature propose,

là, chez nous, ici,

entre mille choses

d'ailleurs,

à nous pêcheur ou canoteur...

Aussou, Alsou, Auzon,

nous mène

et nous promène

sous ses frondaisons,

au rythme des saisons,

impétueux ou calme,

de gués en contorsions au milieu des poissons.

Riant de nos alarmes,

entretenant de l'eau, notre passion,

il borde nos maisons

avant de confluer

dans l'Orbieu ornaisonnais

Annie Tisseyre 04 juillet 2015

Rencontre aquatique Ornaisonnaise

À toi le beau barbeau truité,

de l'Orbieu ornaisonnais,

Ventre blanc argenté,

Flanc vert mousse, dos violet,

tu te prélasses,

dans les méandres de la rive,

arbustive,

ou, vigoureusement,

tu brasses

à remonte ­courant.

Sont ­ce tes frères, tes compagnons,

Cette myriade de petits poissons

qui batifolent le long de mes pieds,

entre mes orteils,

pendant que je m'émerveille

à ta contemplation ?

Ainsi, en fin d'après-­midi,

à la chaleur tombée,

je t'approcherai

et admirerai la gracieuseté de tes ondulances

avant de me lancer moi -­même dans la mouvance

de cette rivière bénie

qui coule à nos pieds

pour y retrouver,

à dos coulé,

l'eau initiale de la naissance.

Annie Tisseyre 03 juillet 2015